Les dames du lac de Marion Zimmer Bradley
Les dames du lac
de Marion Zimmer Bradley
Pygmalion
430 pages
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Pour reprendre le résumé en une phrase : The mists of Avalon, c’est une réécriture des légendes Arthuriennes d’un point de vue féminin. Alors, qu’est ce que ça donne?
Pour ma part, j’ai beaucoup aimé cette version de l’histoire. Le livre est très prenant, la psychologie des personnages féminins bien développée, et j’ai trouvé que l’idée de mettre les femmes en avant est très bien exploitée par l’auteur. Certes, ce ne sont pas elles qui partent au combat contre les saxons, ni qui entreprennent la fabuleuse quête d’Arthur et pourtant, elle tiennent le destin de ce grand roi, et de bien d’autres, entre leurs mains.
Ce sont évidemment les femmes qui sont au cœur du roman. Vous suivrez les pas de Morgane, d’Ygerne, de Guenièvre et de Viviane. J’ai beaucoup apprécié cet aspect du livre, d’autant plus que je me suis beaucoup attachée à elles, sauf Guenièvre que j’ai trouvé affreusement mièvre. Même quand elle essaye de montrer de la détermination pour faire respecter ses idéaux, elle a réussi à m’exaspérer. En revanche, je me suis beaucoup attachée à Morgane qui apparait dans ce livre sous un autre jour. C’est d’ailleurs voulu par l’auteur car on la voit grandir, suivre son apprentissage difficile auprès des prêtresses d’Avalon, vivre son premier amour, etc.. C’est aussi le seul personnage qui parle à la première personne pour certains passages. A côté de ça, il faut dire que j’ai particulièrement aimé son caractère : elle est calme, intelligente et courageuse. Ygerne m’a agréablement surprise car j’ai été émue par son histoire puis frustrée qu’elle ne fasse pas plus d’apparitions dans la suite du livre. Quant à Viviane, malgré son attitude froide et impressionnante, on se rend compte que son statut de prêtresse D’Avalon lui a fait perdre beaucoup, ce qui la rend très « humaine ».
Les hommes, en plus d’être assez effacés, donnent le sentiment de se laisser guider par la volonté de toutes ces femmes. On a vraiment l’impression que ce sont elles qui tirent les ficelles de tous les évènements importants. Même Merlin, malgré sa sagesse, semble peu important par rapport à Viviane. Arthur se plie aux quatre volontés de sa femme, même si cela le conduit à sa perte. Le seul personnage qui semble n’en faire qu’à sa tête est Lancelot du lac, si on omet son amour pour Guenièvre.
On retrouve les éléments classiques de la légende Arthurienne : Excalibur, Camelot, l’île d’Avalon… Marion Zimmer Bradley nous plonge dans les légendes liées au monde des fées mais aussi dans les coutumes et les cultes des prêtresses d’Avalon. A côté de ça, le lecteur assiste à la montée du christianisme et son intransigeance envers toute autre croyance. Dans ce combat aussi les femmes tiennent une place primordiale car pour moi, Morgane représente les vieilles croyances, le culte de la déesse mère tandis que Guenièvre se place du côté du christianisme qu’elle défend avec la plus grande ferveur…ou impose devrais-je dire. Que ce soit à travers cette opposition religieuse, leur apparence physique, le fait qu’elles soient liées aux mêmes hommes, les deux femmes sont très antagonistes, ce qui leur rajoute une dimension très symbolique.
La seule chose qui m’a gênée dans ce roman, c’est l’ambiance un peu étrange, voir malsaine de certaines scènes. Je ne vais pas en dire plus au risque de vous spoiler mais je pense que ceux qui ont lu le livre savent de quoi je parle.
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Pour moi, l’adaptation des légendes arthuriennes d’un point de vue féminin est réussie ! On s’attache beaucoup à ces femmes et c’est assez intéressant de découvrir l’histoire différemment.
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Je vous invite aussi à lire les chroniques de Perdre une plume, Dans ma bibliothèque, Les lectures de Mina, grignoteuse, Feathers Heaven et Le bazar de la littérature.
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Oh, je suis contente que tu sois venue commenter chez moi, j’avais loupé ta migration sur WordPress et attendait encore de nouveaux articles de l’autre côté 😉
Je laisse traîner Les Dames du Lac depuis des années chez moi, sans jamais avoir eu trop l’envie d’y mettre le nez. Mais je crois que les nombreux avis que je vois pondre ces derniers temps à son propos, et le manque de personnages féminins psychologiquement bien formées va m’y pousser dans pas longtemps. Si c’est aussi bien fait que tu le dis, je sens que je vais beaucoup aimer !
Il va falloir que je m’arme dès maintenant du second tome, si je comprends bien en revanche ^^
Je suis longue à venir commenter en général, parce que je rattrape mon retard blog par blog.
J’ai vraiment un très très bon souvenir de cette lecture donc je ne peux que te conseiller de te lancer. 🙂
Par contre oui, tu risques de rester sur ta faim si tu n’as pas le deuxième tome à porter de main. Mais il est très facilement trouvable d’occasion.