Les sentiers des Astres – tome 1 – Manesh
Les sentiers des Astres
Tome 1
Manesh
de Stefan Platteau
Les moutons électriques
462 pages
Quelque part dans la nordique forêt du Vyanthryr, les gabarres du capitaine Rana remontent le fleuve vers les sources sacrées où réside le Roi-diseur, l’oracle dont le savoir pourrait inverser le cours de la guerre civile. À bord, une poignée de guerriers prêts à tout pour sauver leur patrie. Mais qui, parmi eux, connaît vraiment le dessein du capitaine ? Même le Barde, son homme de confiance, n’a pas exploré tous les replis de son âme. Et lorsque les bateliers recueillent un moribond qui dérive au fil de l’eau, à des milles et des milles de toute civilisation, de nouvelles questions surgissent. Qui est Le Bâtard ? Que faisait-il dans la forêt ? Est-il un danger potentiel, ou au contraire le formidable allié qui pourrait sauver l’expédition de l’anéantissement pur et simple ?
Le récit nous est conté par le barde Fintan Calathynn alors que lui et ses compagnons sont à la recherche du dieu oracle : le Roi-Diseur. Au cours de leur remontée du fleuve Framar, l’équipage repêche un jeune homme presque mort qui refuse de dévoiler ce qui lui est arrivé à moins de tout raconter depuis le début. C’est ainsi que le bâtard, Manesh, nous livre sa mystérieuse histoire… Nous suivons donc deux récits en parallèle : ce procédé m’a un peu refroidie au début car j’avais très peur de ne pas avoir envie de revenir à une des deux histoires. Et pourtant, je me suis rapidement rendue compte qu’elles étaient aussi intrigantes et intéressantes l’une que l’autre. Mieux encore, les deux histoires se complètent et c’est ce qui fait l’une des forces de ce livre à mes yeux.
Stefan Platteau est un véritable conteur : l’écriture est à la fois soignée, légère et poétique. Bien que l’histoire prenne son temps, j’ai été incapable de lâcher le livre. Il y règne une tension constante, entretenue par tous les mystères que recèle cet univers, sa mythologie, la quête de l’équipage mais aussi le périple de Manesh. L’ambiance du livre m’a particulièrement marquée, notamment à cause du fleuve et de la forêt qui le borde. Elle est mystérieuse, un peu onirique mais surtout dangereuse. J’ai frissonné plus d’une fois durant ma lecture ! J’étais d’ailleurs bien contente d’avoir le tome deux sous la main car la fin est insoutenable.
Les personnages ont aussi une belle part de mystères. J’ai été tout de suite intriguée par la secrète Courtisane et sa fille dont la présence sur la gabarre est une interrogation pour tous. De manière générale, je me suis attachée aux personnages. J’ai notamment été touchée par la complicité qui se tisse entre nos deux conteurs, Fintan et Manesh. Par contre, je vous préviens, Stefan Platteau n’est pas tendre avec ses personnages et certaines pertes m’ont beaucoup attristée.
Ma note : Coup de cœur ♥
J’ai partagé ce merveilleux moment de lecture avec Pitiponks puisque nous avons lu Manesh en Lecture commune. J’apprécie toujours autant les échanges de mails autour d’un livre mais celui-ci s’y prêtait particulièrement bien. Nous nous sommes beaucoup amusées à relever les petits détails et à essayer de les rassembler afin de découvrir des pistes !
Plus tard, j’ai réussi à convaincre mon mari (que vous avez probablement déjà croisé sur le blog sous le pseudo Perlesvaus) de lire Manesh à son tour et nous avons eu des échanges tout aussi passionnants. Voici sa chronique :
Quand je sors de ma grotte ce n’est pas pour rien, ni pour n’importe quel livre. Je tenais à ajouter mon opinion sur un point précis : j’ai entendu ici et là que le rythme du livre était trop lent, qu’il fallait s’accrocher ou qu’il fallait aimer le style contemplatif.
Tout comme Eirilys je ne suis pas du tout d’accord avec ça.
J’admets que bien souvent, quand je lis un livre construit selon la même structure. Où de multiples récits et de multiples protagonistes s’entrelacent, au final une histoire sort du lot et à tendance à prendre l’avantage.
J’en viens à lire les autres histoires impatiemment, frustré, en ayant hâte de retrouver celle que je préfère. En comparaison elles en viennent même à en pâtir et il en ressort l’impression que ça se traîne ou qu’elles sont peu importantes pour l’avancée de l’histoire globale.
Pour Manesh, point de tout cela, les deux récits se complètent à merveille et nous tiennent également en haleine tout le long du livre dans un équilibre savamment pesé.
La lente et tendue remontée du fleuve sert de fil rouge, chaque passage est lourd de sens et ajoute son lot de nouvelles interrogations, on y découvre à chaque fois un peu plus des motivations et des buts de l’expédition, mais on lâche l’équipage sans frustration pour se replonger dans la vie de Manesh.
On retrouve ce dernier avec plaisir : son histoire étant à la fois attachante et mystérieuse tout en sachant que l’on ne quittera pas le fleuve bien longtemps.
J’avais du mal à m’arrêter.
Bien que lisant plus ou moins en permanence, quand j’en viens à délaisser les autres lectures pour un unique livre et me retrouver à le lire au boulot, en me rasant (aïe) et en faisant la cuisine c’est un signe que j’ai appris à reconnaître. Peu de lectures me font cet effet, c’est la marque d’un grand bouquin.
Cette chronique donne envie ! Je le vois passer sur les blogs celui-là et il m’intrigue assez ^^
Il est génial !
Bon retour parmi nous 🙂 Je l’ai acquis tout récemment et j’espère le lire les prochains mois et je note déjà que je risque de vouloir découvrir la suite sitôt le tome 1 refermé. D’une manière générale, je suis étonnée que l’adjectif « contemplatif » soit cité pour une oeuvre fantasy puisque les descriptions permettent justement une meilleure immersion dans l’univers, de rendre le plus justement possible l’ambiance que souhaite un.e auteurice.
Merci ! <3 J'espère que tu vas l'aimer autant que moi. Il faut vraiment avoir le tome 2 sous la main car la fin est assez horrible. (et pourtant d'habitude j'aime bien faire une pause entre deux tomes). Je suis d'accord avec toi pour l'adjectif "contemplatif", et je trouve que les descriptions sont très bien dosées avec le reste dans ce roman. Après, je ne suis pas le genre de lectrice à être gênée par le nombre de page d'un ouvrage.